[ Cérémonie ] Enterement de Proxima et de Corynthe

Paul entra dans la pièce avec Annabelle. Ils tenaient le cercueil de satin pourpre sur lequel était couché le corps sans vie de la femme du maître. Ils déposèrent avec difficulté mais délicatesse le cercueil sur la table de cérémonie. Paul retourna auprès des rideaux pour décrocher les pourpres qui ornaient les fenêtres pour les remplacer par des noirs. Il déposa les anciens rideaux dans la commode et jeta un regard sur Annabelle qui était en train de faire la toilette de la défunte.

** Elle n’est pas si mauvaise que ça la petite... Elle n'est pas gâtée par la nature, mais elle se donne du mal dans les taches qu'on lui confie. Je devrais peut-être en parler au maître pour qu'il la rémunère un peu plus... **

Paul poussa dans un coin de la salle les chaises et les tables. Il demanda un peu d'aide à Annabelle qui s'exécuta et lui porta secours. Ceci fait Paul retourna auprès du corps de Proxima et se retint de sourire. La mort de cette femme lui plaisait. Il en retenait un certain plaisir, persuadé que c'était mieux pour le maître...
Paul détourna son regard du corps sans vie et dit à la servante :

" Tu peux rentrer chez toi. Tu as assez travaillé pour aujourd'hui et ce qui va se passer désormais ne sera pas très joyeux... En échange reviens vite demain, pour m'aider à nettoyer les c... ce qu'il y a dans le jardin. "

Ceci dit, la servante fit une révérence au majordome et quitta le manoir. Après quelques minutes, Paul quitta à son tour la pièce pour rechercher le corps du fils du maître que Zurgaalarphalgiry avait laissé au rez de chaussé...
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Paul revint, plus tard. Il était aidé d'un autre serviteur pour monter le corps de Corynthe, le fils de Zurgaalarphalgiry. Ils l'avaient trouvé dans un fauteuil, dans le hall d'entré là où l'avait laissé Zurgy pendant la bataille. Si personne ne l'avait remarqué, c'est que lorsque le manoir c'était mis à trembler, une partie des meubles s'était effondré et la grande armoire du Hall s'était allongée, porte ouvert par-dessus le corps sans vie, l'ayant recouvert et protégé des mangeurs de chairs, les lycanthropes.
Paul déposa le cercueil, ouvert, de l'enfant à côté de celui de sa mère. Ils étaient réunis dans la mort.

* La cérémonie va pouvoir commencer. Il ne manque plus que le maître et les quelques personnes qui auront le droit de venir, toutes celles qui sont rentrés en contact verbal avec Proxima. Les autres vampires, ne l'ayant pas connu n'auraient pas à venir lors de cet enterrement... Et puis, comme le petit dévergondé était plutôt discret vis à vis des autres vampires... *

Paul regarda les deux visages sans vie. Selon lui leur mort n'était pas une mauvaise chose pour le manoir, mais pour l'humeur du maître c'en était une... Le majordome fit signe au serviteur qui l'accompagnait de quitter la pièce. Paul quant à lui se tint devant la porte qu'il avait ouvert, prêt à accueillir comme il se devait les vampires qui participeraient à cette triste cérémonie.
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Zurgy fit un petit saut dans sa chambre pour aller se changer avant l'enterrement. Jamais il n'avait changé autant de fois de chemise et de pantalon dans la même journée... Une journée éprouvante et démoralisante, mais tout de même...
Le vampire entra dans le petit Salon. Il avisa les rideaux noirs et l'emplacement des chaises et des tables dans la pièce. Il jeta un regard vide vers Paul qui sourit nerveusement. Le vampire s'approcha lentement du cœur de la pièce, là où étaient déposé les deux cercueils... Chacun de ses pas résonnait sur le plancher laqué du petit salon. Le plancher avait vu les siècles passer, mais malgré les années, les incendies et les guerres, il était toujours intact, comme si sa présence ici revalait de la présence de Dieu. Zurgy s'étonnait de penser à des choses aussi vides et sans intérêts pour lui. Il était immortel et comme ce plancher allait voir passer les siècles, présence ou non d'un dieu au-dessus d'eux...
Enfin Zurgaalarphalgiry arriva à portée du premier cercueil, celui de sa femme. Il posa sa main dans les cheveux de feu de cette femme qui partagea sa couche durant les six dernières années. Elle était belle, malgré sa mort, elle gardait cette beauté qui avait fait vibrer le cœur du vampire il y a quelques années. Puis ce fut au tour du deuxième cercueil, celui de son fils. Il passa sa main dans les cheveux d’ébène de son fils. Ces cheveux qui était rarement montré à cause des perruques blondes qu’il avait l’habitude de porter. Une larme coula sur la joue du vampire. Cette larme devait être la dernière à couler sur sa joue. C’était un homme et les hommes ne pleuraient pas…
Zurgaalarphalgiry quitta des yeux ces deux êtres les plus chers. La cérémonie n’allait pas tarder, il fallait que Paul aillent chercher les convives, mais en même temps, il savait Kuryan, son ami, à l’infirmerie et il ne voulait pas que celui ci ne soit pas là pour faire ses adieux à Proxima…

* Tant pis, je serais patient. J’attendrais qu’il se porte mieux avant que l’on commence cette cérémonie… *

Le vampire s’assit sur une chaise, au premier rang, prêt à attendre le temps qu’il faudrait.
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La petite vampire entra dans le salon elle laissa un petit
"Oh" s'échapper quand elle posa son regard sur les deux cercueils.
Elle regarda sa robe avec une moue triste, c'était la robe que Proxima
lui avait offerte quelques jours avant qu'elle ne meurt.
C'était une robe en velours rouge, les jeux de lumière pouvaient la faire
paraître noire, un jupon de dentelle blanche dépassait légèrement.
Ainsi habillée la fillette ressemblait beaucoup à feu mère.
Elle s'approcha du cercueil de celle-ci et jeta un coup d'oeil.
Elle la regarda durant quelques instant, puis la respiration de son père
la fit se retourner.

Elle le salua et prit place à ses côtés, elle prit la main de son père entre
ses petites mains blanches et soupira.

"Ne soyez pas triste mon petit papa. Maman me manque aussi..."

Elle lâcha la main de son père et lui baisa la joue.
Puis elle alla voir son frère. Elle souriait quand elle vit qu'il était en garçon.

*Papa t'aime mieux comme ça ! Et moi aussi tu es beaucoup plus mignon en garçon...*

Elle lâcha le cercueil et alla prendre place près de son père, elle aussi attendant.
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Redescendant des chambres, Ayliss était repassé par la sienne afin de se changer pour l'occasion. Elle avait enfilé une robe de deuil comme il en pullulait dans sa garde-robe, des bottines sombre et avait exceptionnellement dénatté ses cheveux d'ébène qui cascadaient en ondulant sur ses épaules. La vampirette entra dans la pièce endeuillée et vit le reste de sa famille et le larbin, en service.
Elle se dirigea vers son père et lui fit une brève courbette pour lui montrer son respect, à côté de lui était assise sa jumelle, sage pour une fois.

Ayliss alors se dirigea elle aussi vers les cercueils pour faire les derniers au revoir à sa mère et son frère. Ils restaient beaux, sereins, glacés... L'image même de la magnificence des vampires, même dans leur abandon au monde des vivants...

Sans un mot et sans bruit, elle récita une prière ancienne que lui avait appris Kuryan afin de présenter ses au-revoirs et souhaiter bonne chance dans l'au-delà aux vampires morts. Rouvrant les yeux, elle fit une dernière révérence sage, puis retourna aux cotés de son père.
Elle n'avait pas versé de larmes, elle n'en verserait jamais.

Se demandant ce que l'on pouvait bien attendre pour commencer la cérémonie, elle eut ses pensées :
* Peut être Kuryan, voire Solweg... Les anciens... Pourtant... *

Elle demanda à son vampire de père d'une voix feutrée :

"Ne faisons nous pas ceci en petit commité ?"

[HJ : A toi Zurgaal ]

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Zurgy se força à sourire tendrement lorsque la petite Rizalice vint lui souffler ces mots. Elle savait, malgré son jeune age et sa jeunesse d'esprit montrer ses sentiments et ce de manière très agréable. Puis ce fut au tour de son autre fille, Ayliss de se présenter auprès des cercueils. La voir souffler des prières pour sa mère et son frère le rassura. Malgré son cœur froid et son fort caractère, son âme n'était pas mauvaise. Elle se comportait comme une grande vampire malgré son age et deviendrait sans aucun doute une formidable chef de Clan s’il venait à lui arriver quelque chose... Un légère larme apparut au coin des yeux du vampire. Cette larme était rouge sang et elle formait un contraste frappant sur le visage froid, durcis et pâle du vampire. Il saisit un petit mouchoir en soie et tapota ses yeux avec. Malgré sa peine il devait se montrer fort. Il avait déjà connu d'autre mort et à chaque fois il s'était sentit touché. Il fallait que cette larme soit la dernière, il ne devait pas paraître faible...

Soudainement, il entendit des pas frapper le sol du petit salon. Une forte présence envahit la pièce. Le lien qui unissait les deux vampires permit à Zurgy de le reconnaître : Kuryan. Celui-ci s'approcha des cercueils et à son tour prononça de légères et douce prières. Zurgy connaissait cette langue. Elle était très ancienne et oubliée par bien des vampires, et par tous les vivants. Les enseignements de Master avaient laissé leurs traces sur son ami. Zurgaalarphalgiry baissa la tête. Il n'avait jamais cru en l'importance des prières, mais il savait que même si lui n'y croyait pas, les autres le faisaient par bonté et ceci était bien...
Son ami s'assit derrière lui. Quelques minutes passèrent et la voix de Kuryan retentit dans la salle. Zurgy l'écouta mais ne répondit pas tout de suite. Les paroles lui semblaient si loin et leur significations encore plus. Il eut besoin de se concentrer légèrement pour pouvoir répondre à son ami et à son tour percer le silence du salon :

" Ne dis pas de bêtise. Tu n'es pas indigne de la mission que je t'avais confiée. Je suis le seul responsable de ce qu'il s’est passé aujourd'hui. J'ai voulu fouiller le passé, mais cette action s'est retournée contre moi... Je suis le seul responsable et tu n'as pas à vouloir en prendre la charge. Je n'aurais pas dû te confier cette mission. Ce n'est pas que tu ne sois pas capable de l'effectuer mais tu es un être vivant, tu as d'autres droits, de fonder une famille avec ton aimée, de vivre ta propre vie. Les années ont passé depuis que tu es devenu mon infant. De plus jamais nous n'avons vu un enfant défendre ses parents. Je ne suis pas ton père, mais ma position face à toi en est très proche. Désormais je ne te demanderais plus aucun service, tu m'as toujours bien servi, mas aujourd’hui, je ne suis plus digne d'être ton maître... "

Le visage de Zurgy s'abaissa. Ce qui devait être dit l’avait été. Il se retourna vers Ayliss à qui il n’avait toujours pas répondu, absorbé par l’arrivé de Kuryan. Il retourna son visage creusé par la tristesse et lui dit :

" Ma petite, je crois que personne d’autre n'a intérêt à venir avec nous… J’ai d’abord pensée à Ivy, seulement elle est tellement occupée par les blessés qu’elle n’a pas non plus à subir ceci… Je crois que l’heure est venu… de regarder une dernière fois le visage de ceux que nous aimons avant que leur corps deviennent cendres et qu’ils rejoignent la terre… "

Le vampire se releva et déposa un baisé sur le front glacial de son fils. Ensuite il approcha ses lèvres de celles de sa défunte femme et y déposa un dernier baiser.
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RizAlice et Ayliss s'étaient tenue tranquille alors que les deux vampires parlaient gravement entre eux. Ayliss cependant n'avait pu s'empêcher d'entendre les paroles de son père et un vif sentiment d'indignation parcourut ses veines...

*Plus digne d'être son maître ?! Mais à quoi joue-t'il.... Comme si c'était la faute du moindre vampire plutôt que de ces écorchés de lycans. Personne n'aurait pu prévoir une attaque aussi importante... Décidément...*

Elle regarda froidement son père rendre les derniers homages à sa mère, attendant désormais le moment où la morsure du soleil s'emparerait des corps. Elle ne souhaitait pas revoir les visages, pas plus que sa soeur, inhabituellement muette.

[HJ : Kuryan's]

Le vampire regarda un instant son ami. Son regard était vide, il savait que bientôt les deux être aimés allaient revoir le soleil. Il imaginait déjà la lumière envahir la pièce puis peu à peu s’étendre sur les deux corps, les réduisant à l’état de cendres. Il imaginait déjà le moment ou Paul allait refermer le cercueil sur ce qui allait rester de Corynthe et Proxima : des boules de cheveux et d’étranges petits tas de cendres bruns… Le vampire apporta sa main à sa ceinture et en tira une petite dague en argent. Le contact du métal dans sa main lui donnait envie de tuer, mais s’il avait sortit la dague c’était pour une bien étrange cérémonie… Il découpa une mèche de cheveux à chacun des deux êtres chers et le plaça dans le gousset de le montre qui pendait à son cou. Ensuite il apporta la lame à son poignet droit et le planta délicatement dans la chaire. Une petite ouverture apparue sur la veine saillante du vampire. Un sourire apparu sur le visage de Zurgy, il trouvait tout ceci tellement ironique… une large goutte de sang s’extirpa de la veine pour rejoindre le métal. Zurgaalarphalgiry retira la lame de son couteau et la porta jusqu’aux lèvres de son fils. Il recommença l’opération pour sa femme. Lorsqu’il vit la goutte de sang disparaître dans la gorge de sa pauvre défunte femme, il poussa un soupir. Rien n’aurait dût se passer comme ceci… Le vampire s’approcha de la fenêtre centrale et poussa avec délicatesse les rideaux noirs qui ornaient la pièce. Le ciel prenait déjà la teinte violette de l’aube. Bientôt tout serait fini… Le vampire laissa les rideaux ouverts, même s’il savait que ses filles devaient ressentir une vive brûlure de la part du soleil levant, à cause de leur jeune âge…

" Les filles, vous feriez bien de rejoindre vos chambres respectives… Le soleil ne va pas tarder et vous savez comme il est néfaste pour nos corps des ténèbres… Et comme vous êtes jeunes, il ne faudrait pas que vous vous retrouviez coincé dans un couloir remplis de lumière… Nous autre, vieux vampire, avons déjà vécu, aussi… que la vie cesse maintenant ne changerais pas grand chose pour nos pauvres âmes… "

Le vampire fit claquer sa cape en se retournant et mit ses mains sur les épaules des deux petites filles pour les pousser tendrement vers la porte. Il jeta un dernier regard vers Kuryan et lui dit :

" Tu devrais te reposer mon ami… La vie continue pour toi. Pas comme pour Proxima, Corynthe ( soudainement sa voix devint très basse et il ajouta ) et moi… "

Le vampire quitta la pièce pour rejoindre le doux cercueil de sa chambre…
[ Direction : chambre de Zurgy ]
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Effectivement, Ayliss, tout comme sa soeur, ressentait la morsure de l'aube et avait du mal à rester immobile dans son supplice... RizAlice lui serra fort la main, et elle comprit qu'elle la priait silencieusement de déguerpir...
Après un ultime regard vers les cercueils, Ayliss se leva de sa chaise, accompagnée de sa jumelle. Elles firent de concert une révérence polie à Kuryan, leur éducateur, seul être au manoir qu'Ayliss estimait à part son père. Alors à la suite de Zurgy, elles quittèrent la pièce, laissant la moitié la plus douce de leur famille partir vers le repos éternel...
En montant vers les chambres, Ayliss se remémora Carine. Elle n'avait pas sommeil, et dromait habituellement très peu voire pas du tout.
Elle alla donc la voir, quittant RizAlice avec un petit geste d'une rare affection.

<direction : la serre>
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Louvoyant dans les couloirs pour éviter les rais de lumière, Ivy arriva enfin devant la porte du petit salon où devait se finir la cérémonie...
Poussant délicatement le pan de bois, elle put voir un instant les corps dévorés par le soleil, puis détourna ses yeux devenus rouges par la présence incendiaire. la vampire ne vit que Kuryan et devina que les autres avaient déjà dû partir.
Malgré la demi-clarté très peu accueillante, Ivy pénétra dans la pièce et alla droit sur son aimé. Sans autre forme de procés elle lui tomba dans les bras, montrant de ce fait à la fois son désir et sa fatigue.

*"Amour"*

Enfouissant sa tête dans le creu de son cou, Ivy goûtait un peu de paradis dans cette nuit infernale. Cependant, sa mission n'était pas encore achevée... Il lui restait à trouver...

"Zurgy... tu sais où il est ? Je dois lui parler." Fit-elle en levant ses yeux toujours d'un vermeille iridescent. Même sa mèche cranienne avait pris une teinte dorée et semblait palpiter, comme une alarme.
"J'ai... je lui dois..."

Son regard se voila tandis qu'elle prononçait ces mots, et elle attendit la réponse de son compagnon, amoureusement lovée contre lui.

" Tu devrais te reposer mon ami… La vie continue pour toi. Pas comme pour Proxima, Corynthe... "

Kuryan n'entendit pas les dernières paroles que prononca Zurgy, mais les devina aisement. Regardant son maître sortir, suivi de près par les deux filles de celui-ci, le vampire resta immobile quelques instants, fixant le soleil qui se levait peu à peu, brûlant les chairs des deux cadavres ainsi que sa rétine, son corps lui hurlant de partir tandis que son esprit s'en moquait. S'il disparaissait, tout deviendrait si simple...
Trop simple, d'ailleurs. A quoi bon s'être battu toute sa vie pour abandonner maintenant tout ceux qu'il aimait ? De plus, Zurgy avait plus que jamais besoin de lui, et le clan avait plus que jamais besoin de Zurgy... si le fondateur des seigneurs du sang mourrait, il y avait de fortes chances qu'il entraîne le clan avec lui.
Comme pour achever la disparition de ses doutes, Ivy apparue d'un coup dans ses bras, réveillant le vampire qui se contenta de sourire. Comment avait-il pu penser un instant l'abandonner ?
Son aimée dans ses bras, il caressait tendrement ses joues en fermant les yeux, la lumière devenant insupportable pour lui.

" Zurgy... tu sais où il est ? Je dois lui parler. "

Rouvrant les yeux pour fixer ceux d'Ivy, Kuryan se contenta d'écarter une mèche du visage de la femme qu'il aimait et l'embrassa tendrement, afin de répondre :

" Je suppose qu'il est parti se reposer dans sa chambre... c'est le seul endroit où il peut être seul pour l'instant, donc... "

D'une certaine façon, le vampire se sentait coupable vis-à-vis de Zurgy. Alors qu'il avait tout fait pour le clan, ce dernier se retrouvait privé de celle qu'il aimait alors que lui, simple infant sans grande importance, pouvait se targuer d'avoir gardé sa promise...
Le soleil illuminant de plus en plus la pièce, Kuryan fit un geste agacé vers la fenêtre, fermant ainsi les rideaux noirs alors que les corps n'étaient plus que des cendres chaudes. Même s'il avait perdu une grande partie de sa force physique, sa magie semblait intacte, ce qui restait une bonne chose en ces temps de troubles.

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Se laissant bercer par les caresses de son tendre, Ivy sentit avec soulagement disparaitre le soleil de la pièce. Ses yeux et sa mèche reprenant une teinte plus bleutée, elle se dégage alors doucement de Kuryan.

" Alors je vais le rejoindre. Va te reposer toi aussi : je suis ta guérisseuse et je t'ordonne d'aller dormir ! "

Elle pressa ses lèvres contre les siennes, atténuant malicieusement l'effet martial de sa sentence. La vampire laissa glisser ses bras de long de son dos, et dans un sourire, repartit dans le couloir.

<direction : chambre de Zurgy>
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" Me reposer... à vos ordres, maîtresse. "

Se laissant aller en arrière sur son fauteuil, Kuryan se perdit dans ses pensées, absorbé par la contemplation du plafond de la pièce. Bientôt, des serviteurs viendraient récupérer les cendres pour les placer sans doute dans le caveau familial des De Barzane, avec les restes des parents de Zurgy.
Il devrait alors quitter la pièce pour rester seul, mais... dormir ? Il était fatigué, certes, mais ne pouvait, ni ne voulait, se permettre de dormir. Il fallait reprendre le manoir en main, nettoyer les restes des lycans, réparer les dégâts, combler les défenses, déterminer si les assaillants pouvaient avoir d'autres alliés, ou bien si les survivants se regrouperaient pour contre-attaquer alors que les vampires se remettaient à peine de leurs blessures...
De même, il fallait améliorer les capacités des membres du clan. La plupart se débrouillaient bien, même très bien ; toutefois, après cette bataille, il était évident que si prochaine fois il y aurait, les ennemis seraient bien plus nombreux et plus puissants. Cette fois, il n'y avait eu qu'un seul mage... mais si jamais plusieurs s'alliaient ? Un golem de chair avait donné beaucoup de fil à retordre : une dizaine aurait anéanti les seigneurs du sang.
Aussi, les salles d'entraînement devraient être améliorées. Le système de duel devrait devenir obligatoire, un entraînement étant toujours plus efficace face à une cible réelle. TaeKu et Zurgy seraient certainement aptes à entraîner au combat, Ivy et Kuryan à la magie. Certains des membres étant arrivés récemment, ils n'avaient pas encore éveillé certaines de leurs capacités latentes... telles les ailes que Kuryan avait découvertes quelques mois plus tôt.
Se levant d'un bond avant de se diriger vers la sortie, toutes ses idées en tête, sa vue se troubla soudainement et il se rattrapa à un fauteuil afin d'éviter la chute. Potion ou non, il était toujours convalescent...
Se redressant, le vampire boîta jusqu'à la porte, décidé à suivre les conseils d'Ivy.

[Direction : Salle d'eau]
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Les vampires avaient quitté la pièce, il se retrouvait ici, seul avec les deux cadavres… Il lança son regard dehors, d’ici quelques heures une violente odeur de brûlé et de mort emplirait la pièce. Il ne désirait pas être là lorsque ça arriverait. Et puis, il avait beaucoup de travail, de quoi l’occuper pendant au moins un mois… Il était extenué, mais n’avait pas le temps de se reposer, il avait bien mieux à faire… Le jardin à nettoyer, les pièces à remettre en ordre… Il avait entendu du bruit dans la chambre du maître qui se trouvait au-dessus du petit salon… Celui-ci devait sûrement se passer les nerfs sur les meubles de la pièce, encore une autre chose à réparer pour le pauvre serviteur qu’il était.
Enfin, Paul se leva de son siège et tout en boitillant, il rejoignit la porte. Il se sentait seul tout un coup, seul et vieux… Finalement il se rassit sur un siège et profita de la solitude pour se reposer cinq minutes pas plus. C’est sûrement tout ce qu’il aurait comme temps libre pour aujourd’hui…
Finalement il quitta la pièce pour rejoindre le jardin et nettoyer les corps des lycanthropes. Bientôt il ferait un grand feu… Pourquoi ne pas commencer par le chemin des Roses blanches…

[ Direction : Le chemin des Roses blanches ]
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Paul rentra dans le petit Salon. Ce ne fut que lorsqu'il vit les draps noirs portés sur les fenêtres qu'il se souvint que quelque minutes plus tôt, un enterrement avait eu lieu ici. Oubliant un instant la petite louve, il s'approcha des deux cercueil, jeta un regard dedans et n'y découvrit que des corps gris. Il fallait qu'il vérifie la rigidité des corps avant de refermer le cercueil. Il posa son index sur le visage de Proxima et le corps complet devint à l'état de cendre. Il fit de même avec le visage de Corynthe et là encore le corps se désagrégea.
Le majordome ferma les cercueils doucement, il les déposera dehors plus tard... Pour le moment il fallait qu'il installe la petite louve.

" Petit loup... Je vais te... "

C'est là qu'il entendit les cris, les cris de son maître. Si le majordome ne les avait pas entendus des le départ c'est que Zurgaalarphalgiry avait été à bout de souffle pendant un moment... Les yeux du majordome devinrent rond, il regarda la louve et lui dit rapidement :

" Reste ici, ne touche à rien, je dois faire quelque chose... "

Le majordome quitta la salle en courrant pour voir ce qui faisait tant souffrir son maître. Déjà il imaginait les pires scénarios : Une attaque d'humains, un cercueil percé par un lycanthrope, un feu se propageant dans toute la pièce...

[ Direction : Chambre de Zurgy ]

La maison sentait la mort.
Si on s'était battu dans les jardins, les combats n'avaient pas été moins rude à l'intérieur. Toujours trotinnant aux cotés du majordome, Calice humait de tout ses poumons les odeurs résiduelles qui flottaient dans l'air.

Outre le sang, un relent de chaires brûlées lui frappait les naseaux, la mettant au bord de la nausée. La louve serra les dents pour surmonter le malaise : la viande avait été délicieuse à l'aller, elle n'était pas sûr de sa qualité au retour...

L'odeur devenait presque palpable au fur et à mesure qu'ils s'enfonçaient dans le dédale de couloirs. Paul ouvrit une porte et s'affaira autour de deux cercueils.

* Il y a eu des morts parmis ceux de la meute ? *

Mais elle n'eu pas le temps de réfléchir plus avant à la question. Un hurlement de bête blessée lui parvint soudain, faisant presque bondir le vieil homme hors de son costume.

* Que je reste là ? S'il y a du danger, tu est trop vieux pour faire quoique ce soit, je viens ! *

Bondissant à sa suite, elle s'élança en direction des cris, dépassant bientôt le pauvre majordome clauquediquant dans sa course.

[Direction : chambre de Zurgy]

Paul entra dans la pièce, il savait ce qui lui restait à faire. Cette tache lui déplaisait mais il fallait bien le faire. Le vieil homme se dirigea vers les cercueils. Il claqua des doigts et Annabelle entra à son tour. Les deux humains saisirent le cercueil de Proxima et le déplacèrent jusqu’au jardin, dans le cimetière. Ensuite ils revinrent et s’occupèrent du cercueil de Corynthe, déjà moins lourd que celui de sa mère.
Enfin, au bout de plusieurs minutes, il revint, seul, sans Annabelle, le pantalon couvert de boue. Les deux cercueils avaient rejoint le caveau des De Barzane. Paul se posa sur un banc, ses vieux os claquèrent lorsqu’il s’assit. Il devenait vieux, bien trop vieux, et pourtant le maître le considérait toujours comme le jeune homme qu’il avait été autrefois. En même temps le majordome ne supporterait pas d’être prit pour un vieux monsieur décrépi, c’était peut-être mieux ainsi.
Paul se leva, il fallait mettre de l’ordre dans la pièce… Il retira les rideaux noirs et remit les anciens, les pourpres… Ensuite il s’occupa des tables et des chaises, il les remit d’une manière un peu plus aléatoire et moins cérémoniale. Enfin, il déposa une bûche dans la cheminé et commença à faire un feu pour réchauffer le manoir et ses habitants.

Le visage de Paul se retourna pour se retrouver dos à la cheminée et regarda les deux arrivants. Deux vampires. Il ne les connaissait pas mais les avait déjà aperçu dans le manoir. Il y en a un qui était arrivé au manoir juste après la bataille contre les monstres velus. Le vieil homme n’avait absolument pas envie de parler, il pensait à Calice, la petite louve qu’il avait fait entrer dans le manoir et qui devait être en ce moment même en train de parler au maître… Il sentait que ce n’était pas une simple louve. Le maître lui avait parlé comme si elle n’était pas animale. Qu’était-ce alors ? Une lycanthrope ? Dans ce cas elle était différente des autres sinon le maître l’aurait tuée sur-le-champ.

" Je m’appelle Paul, je suis le majordome du manoir, aux ordres du Seigneur De Barzane. Je suis enchanté de faire votre connaissance. (Bien sûr il n’en pensait mot, il n’avait que faire des deux vampires, les seules choses qui l’importaient étaient le maître et la petite louve.) Pour ce qui est des autres vampires du manoir, je pense qu’ils ne vont pas tarder à se lever, j’ai entendu des pas à l’étage supérieur… Si vous désirez parler au maître, il est réveillé mais est occupé, avec une… avec une affaire importante. "

Il ne voulait pas encore parler de Calice, personne ne la connaissait et il n’avait aucune idée de la décision qu’allait prendre le maître à son sujet… Peut-être la chasserait-il ?

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Calice avait suivi son flair pour rejoindre Paul. Arrivée près du petit salon, elle avait senti et entendu des voix s'ajouter à la présence du vieil homme.

* Deux vampires ? *

Approchant à pas de loup (c'est le cas de le dire !) en tachant de réduire au maximum les frou-frou de sa robe, la jeune louvette jeta un oeil dans la pièce. Paul discutait avec deux vampires, lesquels ne semblaient pas dangereux pour le moment.

Elle n'entra pas dans le salon. Soudain, elle se demandait si le vieil humain n'allait pas la rejeter du fait de son étrange nature. Il ne la reconnaitrait certainement pas. Restant en retrait derrière le mur, elle ne risquait qu'un coup d'oeil de temps en temps, cherchant comment une humaine ferait pour entrer en ayant l'air naturelle...

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Paul avait aperçu une légère ombre près de la porte. Il s’apprêtait à aller voir la personne qui formait cette ombre, espérant intérieurement que ce serait la petite louve, lorsque Taeku, le vampire, se retrouva pris de convulsion. Paul s’approcha aussitôt de lui et sortit un mouchoir en soie blanche pour essuyer le sang qui sortait de la bouche du vampire. Plus les convulsions continuaient, plus le majordome s’inquiétait. Que devait-il faire ? Il s’apprêtait à aller chercher de l’eau, mais il avait affaire à un vampire, du sang serait sûrement plus utile. Mais il n’était pas médecin, le plus sûr serait probablement d’aller chercher la fée vampirique que le maître avait accueillie dans le manoir.

" Je reviens tout de suite messire Taeku, je vais chercher de l’aide, je vais chercher la dénommée Ivy… "

Le vieil homme s’apprêtait à quitter la pièce, il ouvrit la porte et se retrouva nez à nez avec une jeune humaine qu’il ne connaissait pas : Calice. Il posa son regard sur elle, malgré tout il avait l’impression de la connaître, était-ce au village qu’il l’avait déjà vue ? Non probablement pas, et puis il lui aurait été impossible de rentrer dans le manoir sans alerter les sens du maître… Que faisait-elle là, qui était-elle ?

" Mais, que… qui es-tu ? "

Le majordome remarqua qu’un morceau de papier dépassait de la robe de la petite fille, robe qui d’ailleurs était très mal mise. Le majordome hésita à la saisir pour savoir à qui il avait affaire, lorsqu’il se souvint, TaeKu était en train d’agoniser, il fallait absolument qu’il trouve la fée. Ne quittant pas la petite fille des yeux, il monta quatre à quatre les marches. Enfin, il disparut dans les ténèbres du premier étage.

[ Direction : Premier étage ]

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Elle n'eut finalement pas besoin de réflechir à un prétexte pour entrer dans la pièce, la destinée se chargea de le lui fournir.

L'un des vampires, qui s'était assit dans un fauteuil, fut soudain pris d'une quinte de toux qui lui fit cracher du sang. Il crispa sa main sur son coeur, et prit une teinte cendreuse du plus mauvais effet, surtout pour un vampire.

Paul sembla s'inquiéter de la situation et fila chercher du secours, lui rentrant quasiment dedans en tournant au coin de la porte.
Calice et lui se regardèrent un instant, lui étonné de sa présence, elle hésitant à lui adresser la parole, mais il s'empressa de disparaître pour aller chercher de l'aide.

La jeune fille, curieuse comme une jeune louve, se glissa doucement dans la pièce. Ne quittant pas des yeux le vampire qui souffrait, elle rasa les murs jusqu'à se trouver face à lui. S'accroupissant sur ses talons, elle le regarda d'un air intrigué.

« De quoi souffre celui-ci ? » Demanda-t-elle au second vampire.

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