Chambre de Zurgy

Les paroles de Zurgy étaient sages. Inutile d'être arrivée jusqu'ici, si c'était pour se faire aggresser par un vampire rendu nerveux par les derniers évènements.

Poussant un soupir de résignation, Calice acquiessa au conseil du chef de rester sous forme humaine.

« Celle-ci n'a pas besoin de chambre, elle dormira là où il fait chaud. Peut-être là où Celui-qui-Nourrit garde son bon mangé ... » Réfléchit-elle. Oui, dormir là où se préparaient les repas, près d'un feu, cela semblait un bon programme. Et si le vieil humain continuait à lui gratouiller derrière les oreille, ce serait vraiment le paradis !

« Mais Calice devrait rencontrer les membres de sa nouvelle meute peut-être ? » Pas très sûre de ce que la politesse vampirique requiérait.

" Oui, en effet, rencontrer les autres peut-être une bonne idée, mais pas habillé comme ceci... Il te faut des habits, je suppose que tu n'as pas eu souvent à en porter, mais il le faudra, pour ne pas « choquer » les autres lorsqu’ils te verront. Je reviens, je pense savoir ou trouver des habits à ta taille. "

Le vampire quitta la pièce et rejoignit un débarras au même étage. Dedans il y avait des tonnes d’habits pour des personnes de tout âge et de tout sexe. C’était « Au cas où… » Zurgaalarphalgiry avait à peut près aviser la taille de Calice et choisit des habits qui devrait lui aller. Il voulut les prendre de sa main droite, mais dût bien vite renoncer, la douleur était bien trop forte. Il revint dans la chambre avec les habits dans la main gauche et les tendit à la petite humaine louve.

" Je pense que ça devrait faire l’affaire. Mais pour s’assurer que tu sois tranquille, je pense qu’il te faudrait une lettre sur toi, à montrer aux autres vampires, s’ils se montrent, un peu… affamé. "

Le vampire saisit une feuille qui était par terre et récupéra une plume et une petite fiole d’encre rouge. On aurait pus penser que l’absence de table et de chaise allait le gêner pour écrire sa lettre, mais pas du tout, il posa la feuille de papier sur le mur, posa la fiole d’encre par terre, ouverte et plongea la plume dedans. Son bras gauche écrivit en vitesse quelques mots précisent que la petite humaine-louve était un hôte de la maison et que si quelqu’un lui faisait du mal, il devrait subir le courroux du Clan BloodLords. Zurgaalarphalgiry lui tendit la lettre prête.

" Pour ce qui est de dormir dans la cuisine… Ca ne dépend que de toi, si tu veux dormir la nuit, oui c’est possible, car la cuisine est occupée par Paul, durant le jour en échange elle n’est pas forcément utilisée, Paul doit se reposer comme tous les êtres humains… Enfin nous verrons bien comme ça se passe… Si tu désires faire quelque chose de particulier tu peux disposer… Si tu veux rencontrer d’autres personnes et bien, je te conseil le petit Salon, mais pour le moment le jour vient de nous quitter et les vampires doivent être tous, ou presque dans leurs chambres… "

Evidemment, le vampire avait mis sur le tapis l'affaire des vêtements. Calice n'en revenait toujours pas de cette coutume grotesque des humains, qui consistait à s'entortiller le corps dans des morceaux de tissus. C'était difficile à trouver, difficile à enfiler, et une fois en place, cela grattait affreusement et empéchait de se mouvoir correctement.

Mais puisque le chef en avait décidé ainsi...

Elle attendit sagement qu'il revienne, un tas de pelures humaines posées sur le bras. Calice les attrapa, et essaya tant bien que mal de déméler ce qui devait aller en haut de ce qui pouvait aller en bas.

« Une lettre ? » Demanda-telle interloquée, alors qu'elle tentait d'enfiler une chemise.
Curieuse, elle se pencha sur ce que faisait son chef.

« Celui-ci fait des dessins qui parlent ? Mais est-ce que les vampires de la meute savent faire parler ce que tu dessines ? » La question était d'importance, puisqu'il en allait de sa sécurité.

Ecoutant attentivement ce que lui disait le chef, elle arreta de se battre contre les vêtements qui semblaient particulièrement hostiles à l'idée de se laisser enfiler correctement.

« Celui-qui-Nourrit est Paul. » Répéta la jeune fille comme pour mieux le retenir.
« Et là où celle-ci dormira, c'est la cuisine. »

Une fois les différentes informations enregistrée, la louvette revint à son problème.
« Est-qu'on doit mettre toute les fourrures humaines que le chef a apporté ? » Soupira-t-elle en voyant le tas de tissus qui ne s'amenuisait pas, alors qu'elle se trouvait déjà bien encombrée avec un chemisier sur le dos, et une culotte qui lui contraignait les hanches et lui descendait jusqu'aux genous.

Bien sur, elle ignorais que ce qu'elle portait pouvait à peine être considéré comme des dessous, et qu'une humaine aurait assortit le tout d'au moins trois jupons, un caraco et une robe...

" Oui, les autres comprendront ce que j'écris... Les dessins comme tu dis, sont constitués de fragment qui correspondent à des mots. Le fait de comprendre ce qu'il y a "d'écrit" s'appelle lire. Les autres vampires liront la lettre et comprendront que tu es sous ma protection. "

Un coup d’œil sur la jeune humaine louve lui permit de voir qu'elle avait besoin d'aide. Le vampire quitta son immobilité et s'approcha de Calice. Il saisit une chemise et la fit enfiler à Calice. Il ferma un à un les boutons. Ensuite il saisit une robe rouge. Il la fit, elle aussi, enfiler à Calice et déclara :

" C'est relativement léger comme tenue, mais je pense que ça suffira pour le moment... Et puis, tu n'as pas besoin de t'habiller comme une jeune fille "normal" puisque tu n'en es pas une et que ton but n'est pas d'attiré les hommes... "

Etrangement cette remarque fit sourire le vampire, bien sur, il se souvenait des tenues encombrées de Proxima, mais aussi celles de Corynthe, et même si une vision d'un être décédé est généralement douloureuse, celle-ci le fit sourire...

" Je crois que tu peux descendre et rejoindre le Petit Salon si tu veux retrouver d'autres personnes. Pour ma part j'ai encore quelques petites choses à régler dans cette pièce... "

Le grand vampire se retourna vers la porte et vers la personne qui était entrée dans la pièce : Kuryan. C'était prévisible. Il savait que le vampire allait venir le voir, mais Zurgaalarphalgiry n'avait absolument pas envie de lui parler.

" Oui, il s’est passé des choses cette nuit, et ce jour... Des choses dont tu n'aurais pas dût être mêlé, mais c'est le prix à payer lorsqu'on est vampire... Mon but n'était pas de te faire souffrir "

Le vampire regarda le visage de son ami. Les yeux de celui-ci étaient hermétiquement fermés, il avait dût à un moment ou à un autre être tenté d'entré dans la pièce en pleine journée pour faire cesser la douleur, c'était prévisible, mais le vampire n’y avait pas pensé.

" Je ne voulais pas t'infliger des blessures comme celle que tu as aux yeux... Ce n'était pas prévus... J'espère que ta vision se rétablira rapidement. J'ai moi-même été tenté il y a plusieurs siècles d'observer le soleil après ma transformation en vampire, mais à chaque fois, l'exposition ne fût que d'une très courte durée et ma vision s'est rétablie en quelques semaines... "

Le vampire reposa son regard sur la petite humaine louve. Elle devait être étonnée de rencontré des vampires qui avaient été tenté d'observer leurs ennemis le plus puissant : le soleil lui-même. Enfin ceci n'avait aucune importance. Zurgaalarphalgiry n'avait que faire de ce que les personnes pensait de lui, qu étaient-elles pour le juger, lui qui avait presque quatre siècles ?

" Elle s'appelle Calice. Elle n'est pas réellement humaine. Mais ce n'est pas non plus une lycanthrope. Sa véritable nature est lupus contrairement aux abominations qui ont en véritable nature l'humain... Elle est sous ma protection, je veux qu'elle se sente chez elle ici. C'est Paul qui l'a accueillie, et il a eu raison de le faire. Son père a connu de nombreux ennuis, et a déjà rencontré les BloodLords... "

Le chef venait de l'enfiler dans un grand morceau de tissus rouge. Cette pelure humaine lui serrait la poitrine, s'emmellait dans ses jambes, faisait un bruit d'enfer car froufroutait à chacun de ses pas... Une horreur !

Elle était en train de tirailler dans tout les sens la robe , à la recherche d'une position moins inconfortable, quand elle sentit que quelqu'un approchait. Un vampire à l'odeur, mais un vampire qui serait tombé dans un pot de sent-bon.

Le nouvel arrivant semblait avoir un problème de vision, ses paupières étaient brûlée et il semblait avoir du mal à voir ce qui l'entourait. Eut-il put la regarder qu'il n'aurait même pas eu besoin de demander si elle était vampire ou pas...

« On peut guérir celui qui ne voit plus si c'est la faute du soleil » Lança Calice, toujours en train de se débattre avec sa robe.

« Celui qui était mon père m'avait appris comment le guérir de ce que le sorcier lui faisait subir. »
[HJ : naaaaaan c'est moi qui le soiiiiiigne mon Kuryan pas touche d'abord <.< !]

"Calice, hein... enchanté, jeune louve. J'espère que tu te plairas au manoir. Et pour ma blessure, c'est bon, je me débrouillerai. Mais c'est très gentil à toi de l'avoir proposé."

Posant sa main sur la tête de la rétro-garou afin de la caresser, il reprit par la suite une posture plus sérieuse et fixa mentalement son maître, les bras croisés.

"J'ai beau ne pas pouvoir imaginer votre souffrance, maître, le clan a besoin de vous en ces heures sombres. Même si nous avons repoussé les ennemis, il reste le problème de Sombrecoeur... si jamais il devait de nouveau céder à l'entité qu'il abritait, je doute que le manoir tienne le coup."

Après les combats, l'édifice avait été fragilisé suite aux attaques incessantes des lycans et des chocs causés par le golem et le sorcier... et si jamais il devait s'effondrer, le clan serait sans défense face à la morsure du soleil et aux attaques lycanthropiques. C'était un trop gros risque...

"Pour l'heure, je vais vous laisser. Je suis désolé de ne pas pouvoir vous aider, mais... dans l'état dans lequel je suis, je ne pense pas pouvoir être utile à grand chose."

Saluant les deux occupants de la pièce, Kuryan se retourna pour franchir une nouvelle fois la porte puis tenta de retrouver le chemin menant à sa chambre.

[Direction : chambre de Kuryan]

Le vampire qui était Kuryan avait refusé son aide, mais lui avait gentillement tapoté la tête. Appréciant la caresse, Calice l'avait suivit jusqu'à la porte.

Debout dans l'encadrement, la louvette le regardait s'éloigner quand elle sentit son maître changer d'état d'esprit. De las, il était soudain empli d'excitation.

« Une arrivante ? » Calice écouta religieusement ce que disait Zurgy.
« On va se promener dans le manoir. Si celle qui s'est invitée est un danger, on le sentira et on reviendra vers le chef. » Affirma-t-elle, regardant avec curiosité l'étrange cérémonial auquel se livrait le vampire.

S'asseyant sur ses talons, elle resta sagement posée là, attentive à la façon dont il sortait de ses vêtements, puis comment il s'enroulait à nouveau dans des pelures humaines...

« On va rechercher celui qui est Paul, pour le remercier du bon manger. Et si le chef siffle, on viendra en courrant le rejoindre. »

Empoignant les pans de sa robes pour ne pas se prendre les pieds dedans, Calice sortit de la chambre en humant l'air. Inutile qu'on lui dise où se trouvait le majordome, son odeur la mènerait à lui en un rien de temps.

[Vers le petit salon ]