Purple room

En sentant la présence de la vampire dans son dos, Kuryan se calma, honteux d'avoir paniqué pour quelque chose d'aussi futile. Se laissant guider vers le lit, il sentit peu à peu sa douleur au bras s'atténuer, sans pour autant que les hurlements de Zurgy ne cesse. Toutefois, un bruit de pas affolé dans le couloir indiqua à Kuryan que Paul venait de rentrer et qu'il se chargerait de tout.
Pouvant enfin décompresser, le vampire laissa son amante le soigner, ses brûlures le faisant de moins en moins souffrir au fur et à mesure qu'elle passait une sorte de baume dessus, avant de le bander.

"Merci..."

Il aurait voulu la serrer dans ses bras mais se sentait tellement honteux... tellement pitoyable. Il n'avait rien pu faire pour son créateur, était aveugle et brûlé, alors qu'à peine une heure auparavant elle avait fait de son mieux pour le guérir. Sa sensation d'inutilité s'accentuait avec le temps, sans doute effet secondaire de sa séparation avec son double...
sa confiance en lui-même s'était évanouie, le laissant seul avec ses doutes et ses angoisses.

"Ivy... qu'est ce que j'ai de plus que les autres ? Pourquoi m'avoir choisis moi alors que beaucoup d'autres vampires sont plus puissants que moi ? Pourquoi aimer quelqu'un qui est incapable de se défendre ?"

Une folle envie de fuir s'empara de lui, mais pour aller où ? En dehors du manoir il mourrait, et à l'intérieur il ne pouvait pas se cacher... en cet instant, il se donnait l'impression d'un gamin incapable d'assumer les conséquences de ses actes. Serrant les dents, il resta immobile, attendant une réponse sous quelque forme qu'elle soit.

Ivy l'avait amené sur le lit et le soigna de tout son art. Elle le dévêtit sans façon, laissant son torse nu et faisant apparaître les parties brulées ou pas. Puis elle ouvrit le baume, en prit une certaine quantité dans sa main et commença à l'oindre. La guérisseuse sentait la peau s'imbiber d'hydratant avec bonheur, en redemandant constament.
Quand les parties brulées étaient saturées de baume, elle appliquait les bandes protectrices, laissant de la marge sur la peau afin que Kuryan n'ai pas l'impression d'être engoncé, sans que les bandes ne soient tirées.

Puis il sembla avoir un moment d'incertitude d'après les questions qu'il lui posa avec une voix teintée d'hésitation, pleine de doutes.
Ivy, pour toute réponse, s'appliqua généreusement du baume sur les lèvres et les appliqua avec zèle sur les siennes. Et lui tint à peu près ce langage :

*"Kuryan, mon amour... C'est moi qui ne te mérite pas ! la puissance importe peu, tout ce qui compte pour moi c'est le coeur... Or es un homme de bien Kuryan, un homme de coeur. Je l'ai sentit dès le premier regard, et encore maintenant cela me fée frissonner de plaisir... Je t'aime, et c'est ainsi. Et puis tu n'es pas un incapable, je te pries d'arrêter de le croire. Tu es convalescent, encore affaiblit par ce combat enfin... C'est tout à fée normal de n'être que l'ombre de soi-même après tout ce que l'on vient d'endurer ! Je ne puise ma force que de l'amour que je te porte, que tu me porte... Et puis d'Eyriel aussi, un peu"* Et ce fut comme si elle souriait mentalement, dégageant un grand sentiment de tendresse et d'affection.

Eyriel émergea des brumes de son sommeil, comme réveillé par l'allusion d'Ivy. Ce gros mou se contenta de bouger de quelques centimètres, le temps de s'affaler lamentablement sur les genous de Kuryan et de s'assoupir en ronronnant.

Se laissant porté par le baiser visqueux de la vampire, le contact du baume sur ses lèvres lui procurant une sensation étrange mélée de dégoût à cause de la substance et de plaisir grâce à son aimée, Kuryan caressa distraitement Eyriel qui venait de se déplacer sur ses genoux. Au toucher, on sentait qu'il était devenu plus gras que lors de son arrivée au manoir, ce qui fit sourire le vampire lorsqu'il se retira d'Ivy. La regardant de plus belle, il constata une fois de plus sa beauté naturelle, sa prestance... et sa gentillesse.
Il se sentait beaucoup mieux, comme si elle venait de chasser en un instant ses doutes et ses craintes. Et c'était pour cela qu'il l'aimait.

"Ivy... si je suis digne de toi, alors tu l'es beaucoup plus de moi. Tu as un vrai charisme, une telle bonté... Tu es une vraie fée."

Ne souhaitant pas continuer cette discussion, il laissa glisser ses mains le long du dos de celle qu'il aimait et l'embrassa à son tour, descendant légèrement pour baiser son cou. Il tenait à elle autant qu'à son créateur, devant la vie à tout deux, et aurait volontiers poussé le vice à descendre un peu plus loin que le cou... mais avec ses blessures, il était repu de fatigue et finit par s'allonger de tout son long sur le lit, Eyriel toujours installé sur ses genoux.

"Si tu savais à quel point je t'aime..."

Ivy se laissa faire et des marques rouges pigmentèrent sa peau de neige quand il lui fit ces compliments. Elle n'y était pas habituée et cela lui fit un bien fou d'entendre son amant lui dire de telles choses.
Une fois allongé, elle finit d'étaler le baume pris sur ses lèvres et son cou sur celles de Kuryan. La guérisseuse referma le pot et rangea le tout dans l'armoire.

Puis elle revint vers lui et détacha les nouettes des rideaux encadrant le grand lit. Une fois dans l'obscurité, elle se dévêtit complètement, se colla tout contre le corps tiède de Kuryan et lui caressa tendrement les cheveux.

"Mais moi aussi mon cher !" Fit elle, mutine.

Et Ivy posa sa tête sur l'oreiller un peu au dessus de la sienne et ferma calmement les yeux.

"Ce fut une longue nuit, très éprouvante... Tâchons de dormir..." Fut le murmure qu'elle lui souffla.

[HJ : S'il te plait Kuryan, tu peux changer d'avatar xD ? Ca devient difficile lool]

Observant Ivy ranger le pot de baume dans l'armoire, le vampire laissa retomber sa tête contre l'oreiller et ferma les yeux. Même en se concentrant, il ne ressentait plus la douleur au bras droit... Zurgy devait donc être soigné. Mais en perdant l'usage de son bras, il perdait aussi ses capacités de combattant, du moins une grosse partie.
Sur le point de se relancer dans de nouvelles prévisions, Kuryan se calma en sentant Ivy revenir vers le lit et fermer les rideaux, ouvrant les yeux pour la voir se dévétir et se coller contre lui. Enroulant son bras autour des épaules de sa chère et tendre, il acquieca aux paroles de la vampire et lui déposa un léger baiser sur la bouche avant de murmurer à son tour "Bonne journée..."
Le baume étant extrèmement efficace, il ne ressentait pas ses brûlures et réussit donc sans peine à fermer les yeux avant de s'endormir lentement, tenant toujours Ivy contre lui.

Plus que la crainte de faillir encore à sa tâche lors d'une nouvelle attaque lycanne, et donc de causer une nouvelle fois la mort d'un des membres du clan, se fut l'angoisse de ne pas pouvoir protéger ses enfants - si jamais il devait en avoir - qui tourmenta son sommeil. Après tout, si il devait avoir un enfant et que ce dernier mourrait sous les griffes d'un lycan, arriverait-il à s'en remettre sans pour autant haïr tout les représentants de cette espèce ? Il y avait peu de chances...

***

Ivy s'éveilla, un sourire sur ses lèvres.
Elle serrait amoureusement son tendre et cher contre elle. Eyriel ronflait sauvagement au pied du lit. La nuit n'était pas encore tombée, cela n'allait pas tarder. La vampire respirait profondément. Elle voulait encore rester avec lui. Ne fermant pas les yeux, elle reposa sa tête contre l'oreiller, le regardant dormir.
Cela l'enchantait de pouvoir veiller sur son homme, lui qui était tellement obnubilé par la protection des autres... Ivy se sentait reposée, d'attaque. Cette nuit nouvelle apportait une promesse de renouveau, l'air avait un goût printanier malgré la saison. Du moins, l'air qu'elle respirait... Il en allait peut être autrement pour d'autres chatelains, mais la guérisseuse s'empêcha de penser à quelqu'un en particulier... Cela les regardait à présent. Son rôle au sein du clan s'arrêtait là, là où commençait sa propre vie.

Et sa propre vie, aujourd'hui, c'était d'aller en ville avec Yumire ! Il fallait en profiter que les échoppes étaient encore ouvertes pour faire des emplettes. Sur cette perspective joyeuse qui la motiva, Ivy désenlaça son amant, avec force précautions puis sortit du lit. Elle effleura Eyriel, qui daigna bouger une oreille.
Encore fraiche, la vampire constata qu'elle aurait besoin de sang un peu plus tard dans la soirée. Elle irait chasser...
Elle enfila une belle robe, sobre et distinguée. Elle espérait ne pas avoir à déployer ses ailes, car sinon elles la déchireraient.

*De toute façon je vais m'acheter de nouvelles robes... Et puis il me faut aussi des ingrédients, des fioles de..........*

Alors qu'elle faisait une liste de courses mentale, elle finit de se préparer et s'empara de la boule de gras vautrée sur le lit. Eyriel ouvrit un oeil, le referma, bailla, s'étira, puis passa la langue sur ses dents... Et c'est alors qu'Ivy réalisa qu'il était un louveteau, et donc qu'il ferait légèrement déplacé en ville...

"Désolée mon chaton, mais je vais devoir te laisser ici... Occupe toi bien de Kuryan et ne le laisse pas te gaver !" Chuchota elle à la pauvre chose qui ne demandait plus qu'un... deux choses : manger un peu, puis redormir. Sa maîtresse l'ébouriffa affectueusement et le déposa à terre.
Puis elle sortit de la pièce, jetant un dernier regard à son compagnon enturbandé, les yeux pleins d'amour et striés d'une lueur d'excitation.

<direction : chambre de Yumire>

Après avoir passé une mauvaise journée, son sommeil troublé par toutes les questions qui l'assaillait, Kuryan aurait volontiers passé un peu de temps dans les bras de sa promise, mais dut se contenter de la compagnie d'un Eyriel ensommeillé. Apparemment, Ivy avait quitté la chambre quelques instants plus tôt, sa présence se ressentant encore dans la pièce tandis que le vampire quittait le lit, Eyriel gémissant doucement sur le sol, sans doute agacé à cause de ceux qui l'empêchaient de dormir. Même si Kuryan ne le voyait pas, il le sentait... sans doute une nouvelle manifestation de ses pouvoirs, manifestation qui lui serait bien utile dans l'état actuel des choses.
Se dirigeant vers la salle de bain, il ôta ses bandages précautionneusement puis passa la main sur ses brûlures, soulagé de voir qu'elles avaient presque entièrement disparues.
Se passant un peu d'eau sur le visage pour se rafraichir, le vampire traversa ensuite la pièce en caressant au passage le louveteau qui gisait toujours par terre, puis chercha à tâtons la poignée de la porte avant de la tourner pour l'ouvrir.
Aveugle ou pas, il devait tout d'abord aller voir Zurgy pour s'enquérir de son état, puis savoir ce qu'il était advenu de Sombrecoeur...

[Direction : chambre de Zurgy]

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