Louve blanche dans les roses blanches

Cela faisait plusieurs semaines que le paysage qui l'entourait donnait à Calice l'impression de se rapprocher de son but.
Lors de leur dernier échange, son père lui avait implanté dans l'esprit les images du chemin à suivre et la force d'y parvenir. Il était étrange pour la petite louve de se '' souvenir '' de l'exterieur, elle qui n'était jamais sortie de sa cage.
Dès qu'elle avait '' reconnu '' la région, et pressée par une volonté qui n'était plus la sienne, elle avait couru de jour comme de nuit pour parvenir au manoir le plus vite possible.

Aux premières lueurs de l'aube, elle avait vu le soleil illuminer peu à peu les aiguilles des tours, caressant sa peau nue rougie par le froid.

Humant l'air, elle distingua une odeur de sang qui lui fit stopper net sa course et plonger dans le premier buisson, haletante.
On s'était battu ici. Battu à mort. Un long frisson lui parcouru l'échine, lui faisant pousser un grondement sourd : de la magie avait été utilisée et qui disait magie, disait sorcier.

Calice se glissa en tapinois jusqu'à la partie la plus éloignée du jardin. Malgrés l'angoisse de croiser à nouveau un ensorceleur, être arrivée à son but l'avait vidée de ses forces. La magie résiduelle de son mentor ayant fini de la porter, la fatigue du voyage se faisait enfin ressentir. La jeune fille se roula en boule sous un rosier et s'abandonna au sommeil.

Alors qu'elle plongeait petit à petit dans ses rêves, elle reprennait sa vrai forme, se couvrant d'une épaisse fourrure blanche, poussant un dernier grognement avant de sombrer tout à fait dans l'inconscience de son sommeil d'enfant.
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Le majordome du Clan descendit en boitillant les marches du manoir. Il tenait fermement la rampe des escaliers dans sa main droite et une longue bêche dans l'autre main. Il commença par une inspection du jardin, il y avait des corps éparpiller partout et les plantes avaient été en grande partie piétinées par les combats. Le majordome commença son travail : Planter la lourde bêche dans les corps mi-homme mi-loup qui sur-peuplaient les lieux. On aurait pus s'attendre à un certain dégoût de sa part, mais il n'en fit rien paraître. Il plantait sans relâche la bêche dans les cages thoracique humaines et animales sans même ressentir de la peine.
Il commençait à former un petit tas et en profita pour se reposer un instant. Il leva son visage vers le ciel, le soleil apparaissait enfin à l'horizon, bientôt les corps des deux dévergondés allaient brûler et l'honneur du Clan sera restauré. Le vieil homme quitta sa torpeur et repris son travail.
Il lui fallait une brouette pour entasser les corps, mais pour le moment ses vieux os le faisaient bien trop souffrir pour qu'il puisse poursuivre son travail, aussi il décida d'arroser les quelques plantes qui avaient survécurent... Il rejoignit la cabane de jardinier et remplis son arrosoir au puits. Une fois ceci fait, il rejoignit le chemin des Fleurs blanches et commença à arroser les plantes. Mais quelle ne fut pas sa surprise en découvrant une jeune louve blanche, blottie sous un rosier…

* Mais qu’est-ce que c’est que cette horreur… Sûrement un lycanthrope… Il faut que je prévienne le maître… ( il se tâte le menton ) Non, le maître à d’autres problèmes et puis le soleil ne va pas tarder à ce lever et il ne peu pas s’exposer à ce danger… *

Le vieil homme approcha son visage de la louve et réalisa que comme le jour se levait, il y avait de forte chance pour que celle-ci retrouve une apparence humaine et donc ne sois pas forcément un danger pour lui… Il posa sa main sur la louve et sourit. Celle-ci ressemblait tellement à une véritable bête, on aurait pas du tout dit un lycanthrope.

* Mais c’est vrai, si ça se trouve, il s’agit juste d’un loup allongé sous un rosier, par forcément un de ces monstres difformes… *

Le vieil homme posa son arrosoir à coté et poursuivit sa réflexion. Le risque était grand, mais il le prendrait, il voulait en être certain… Il apporta son arrosoir sur le visage de la louve et commença à déversé de l’eau dessus :

" Allez, debout petit loup… "

Dans son rêve, la pluie commençait à tomber. Il fallut une paire de seconde à Calice pour réaliser que si eau il y avait, elle n'était pas seulement dans son rêve mais également sur son museau.

Bondissant sur ses pattes, la louvette jappa et essaya de s'essuyer la geule, cherchant du regard les nuages responsables de cette soudaine averse. Avisant le récipiant d'où s'écoulait l'eau, elle se jetta dessus en grognant, sans bien réaliser qu'au bout de l'arrosoir se tenait un homme.

C'est après avoir réglé son compte au vil coupable de sa douche matinale, alors qu'elle se léchait les coussinets, que Calice remarqua l'étrange personnage qui la regardait avec l'air d'une poule qui a trouvé une fourchette.

* Un vieil humain * Pensa-telle.

Penchant le museau sur le coté, une oreille dressée, l'autre en berne, Calice se demandait quelle attitude adopter. Reniflant ce qui pouvait lui parvenir du majordome, elle fut rassurer de ne sentir aucune odeur de magie.
Elle se mit à remuer la queue avec énergie, poussant un aboiemment bref, la langue pendante. Si le vieil homme n'était pas sorcier, il voudrait peut-être lui donner à manger !

Le vieil homme s’esclaffa en voyant la louve s’attaquer à l’arrosoir sans même réalisé qu’il s’agissait d’un tube de métal. Visiblement la louve semblait bien étonné de se retrouver face à lui, et après avoir senti attentivement l’air elle semblait résolu à ne pas l’attaquer. Le vieil homme aurait pus sans aucune hésitation chassé l’animal du jardin du manoir, mais pour une fois il n’en fit rien… Il se sentait seul et avait besoin d’un peu de divertissement. Devinant les pensées de l’animal il lui dit, bien qu’il ne pensait pas que la bête puisse le comprendre :

« Salut toi ! On dirait que tu as faim… Peut-être faudrait t’il que je te donne quelque chose a manger… Ne bouge pas je reviens tout de suite… »

Le majordome partit aussi vite qu’il pouvait vers le manoir et rejoignit la cuisine. Une fois dedans, il saisit les restes de la soirée d’hier et les entassa dans une grande assiette. Il reprit le chemin des Fleurs Jaune pour retrouvée sa protégée…
Une fois devant la louve il déposa l’assiette par terre et lui dit doucement :

« Alors, ça te fait pas envis toute cette nourriture que papi Paul t’a donné ? Mais dit moi, tu es un garçon ou une fille…»

Paul se pencha pour essayer de découvrir si la louve possédait des attributs masculins. Si quelqu’un le croisait dans cette situation là, il n’aurait sûrement pas reconnu le Paul habituel, lui qui est si obéissant, si dur, si concentré, il était pour une fois détendu et souriant. Visiblement les animaux avaient une bonne influence sur lui, contrairement, aux créatures pensantes, même si la louve pensait, tant qu’il n’en savait rien, il ne pouvait pas le savoir.

Lorsque le vieil homme lui proposa de la nourrir, Calice jappa une approbation enthousiaste. Maintenant qu'elle y repensait, le petit lapin qu'elle avait chassé il y a trois jours était bien famélique. Son estomac gronda pendant qu'elle restait là, obéissante, suivant des yeux le pas claudiquant du majordome.
* J'espère qu'il va revenir, j'ai faim. Je crois même que j'ai très fain !*

Sa patience fut mise à rude épreuve car il ne ce déplaçait pas vite cet humain ! Mais son retour fut triomphale : jamais assiette de restes ne fut si bien accueillie, la petite louve sautillant autour de Paul jusqu'à ce qu'il dépose le plat puis se jetant dessus, bien décidée à n'en rien laisser.

Le repas fut avalé à la vitesse de l'éclair. Calice se pourléchait les babines de plaisir quand elle remarqua que le visage du vieil humain était bien près du sol, penché comme il l'était. En un tour de main, elle lui avait appliqué sur le visage un aller-retour de langue rose et rapeuse pour le remercier de ce repas.

La louvette se sentait fatiguée, mais elle était contente de rencontrer quelqu'un. Certe ce n'était pas un vampire, et elle ne devait donc pas lui réveller sa nature, mais elle appréciait sa compagnie. Baillant à s'en décrocher la machoire, elle se mit toutefois à trotinner autour de Paul, bien décidée à ne pas le lacher avant d'avoir rencontré un membre de la meute des BloodLords, comme l'avait voulu son père.

Le vieil homme sourit à la louve lorsqu'il la vit ingurgiter autant de nourriture. SI seulement les vampires mangeait autant… Mais eux, ils n’aimaient que le sang… Le maître parfois réclamait de la vrai nourriture, même si elle n’était pas nécessaire à sa santé. Mais il fallait toujours ajouté un aliment particulier : du sang d’humains. Paul le faisait, malgré que lui même était humains, mais en échange, il ne pouvait se permette de goûter les plats.
Le vieil homme reprit son monologue avec l’animal :

" Viens, suis moi, je vais te faire rentrer au manoir, à une condition ! Tu dois rester sage pendant que Paul s’occupe du manoir. C’est toujours moi qui dois m’occuper des taches ménagères, la cuisine, le ménage, les réparations… Tout ceci, c’est moi qui le fait malgré mon âge ! "

Paul commença lentement à rejoindre le manoir, espérant que la petite louve le suivrait jusqu’au petit Salon où il comptait l’installer.

[Direction : petit Salon ]

Calice n'attendait qu'une invitation et Paul venait de la lui donner.
Attendre le réveil des vampires et de leur chef serait certainement plus agréable à l'intérieur de la bâtisse, qu'au sol dans les jardins. La proposition venait à point nommé : Elle trouverait bien un petit coin confortable où se reposer jusqu'au soir !

* Je suis toujours sage moi ! * Pensa-t-elle tout de même, un peu vexée.

Mais déjà le vieil humain s'éloignait, se retournant de temps à autre pour s'assurer de ce qu'elle faisait.
S'étirant de tout son long, la petite louve prit le partie de suivre le majordome, le rejoignant d'une foulée. Marchant paisiblement à ses cotés, elle se demandait si le chef de sa nouvelle meute ressemblerait à celui qui avait été son père ...

[Direction : petit salon]