Zurgy courrait dans la forêt, sa cape claquant au vent. Il avait besoin de solitude, non pas pou pleurer sa femme, mais pour vivre. Une fois rendue assez loin du manoir il ralentit. Il marchait maintenant les yeux fermés, suivant juste les indications de ses sens vampiriques qui lui permettaient d'évité les arbres.
Une tempête de pensés et de souvenirs lui traversait l'esprit, lui brûlant la mémoire à chaque coup de vent. L'ouverture du manoir, Proxima, les lycanthropes, Proxima, les autres vampires, et toujours Proxima. Ses pensées se retournaient naturellement vers sa femme défunte. Il pensait aussi à son fils, son rire cristallin, son goût prononcé pour s'habiller en fille. Maintenant qu'il s'en souvenait, Zurgy regrettait d'avoir été si rude avec l'enfant. Il voulait en faire un chef de Clan, mais Corynthe ne désirais pas ceci comme destin. Peut-être que ses filles seraient aptes à diriger le clan...
L'idée de quitter la demeure familiale lui traversa l'esprit. En effet, a pars la mort, la désolation et la tristesse qu'avait t'il gagné à ouvrir les portes du manoir aux autres vampires ? Mais le protocole lui interdisait de quitter l manoir, c'était l'honneur familial qui était en jeu...
Toujours ce protocole, et pourquoi ne pas oublier les bonnes manières et devenir un simple vampire roturier ? Impossible, Zurgy aimait le luxe, mais c'était ce luxe qui l'avait poussé là où il en était aujourd'hui...
Le regard de Zurgy se leva vers le ciel. Des traînées ambres apparaissaient dans le ciel, la fin de la nuit approchait, il faudrait qu'il rentre...
Pourquoi ne pas, au contraire ester ici ? Observer le soleil pour une dernière fois ? A quand cela remontait t'il ? Trois siècles et demi déjà...
Il était vieux, même si sa peau restait jeune, il n'en était pas moins vieux. Zurgy n'était déjà plus que le pâle reflet de lui-même... Voir le soleil était une chose tentante, au moins la brûlure des rayons mettrait fin à ses peines... Mais Zurgy se savait trop lâche pour ce genre de mort. Jamais il n’oserait mourir dans de telles douleurs...
Un daim passa non loin de lui, sa forme élancée était reconnaissable parmi des milliers d'autres créatures. Le regard du vampire se posa dans celui de l'animal. Immédiatement un frisson parcouru l'échine de la bête, elle savait déjà... Le daim sentait qu'il allait quitter le monde. L’animal n'essaya même pas de fuir lorsque Zurgy s'approcha d'elle. L'aura du vampire était assez forte pour figer l'esprit des animaux, pourquoi ne l'était-elle pas autant pour figer les pensées de son possesseur ? La main de vampire se plaça sur la gorge de la bête tremblante. Zurgy planta ses canines dans le coup souple et doux de l'animal. Il avait beau frapper le sol de ses sabots, c'était trop tard. Le sang coula sur le poil et forma une petite flaque au sol. Une fois vidée de son sang l'animal fut lâcher et toucha le sol avec un bruit mat.
Ce qui est né de la terre, revint à la terre...
Zurgy était repus pour le moment. Le sang chaud de l’animal coulait dans son corps, tentant de s’adapter à ce nouveau mécanisme. Les dernières pensées de l’animal montèrent dans l’esprit du vampire avec le sang. La peur, la fatigue, la mélancolie…